La FFF envisage la suppression de la LFP pour confier la gouvernance aux clubs, dans un modèle inspiré de la Premier League. Une révolution portée par Philippe Diallo.
Un vent de révolution souffle sur la FFF
Ce lundi 12 mai, le président de la Fédération Française de Football, Philippe Diallo, a levé le voile sur une réforme aussi ambitieuse que controversée : la disparition pure et simple de la Ligue de Football Professionnel (LFP). Inspiré par le modèle anglais de la Premier League, le projet envisage de transférer les pouvoirs décisionnels directement aux clubs professionnels, réunis au sein d’une nouvelle entité commerciale indépendante.
Avec cette restructuration profonde, la FFF renoncerait à son organe intermédiaire, la LFP, pour laisser place à un système gouverné par les clubs eux-mêmes. Mais loin d’un abandon de contrôle, la Fédération conserverait une forme d’autorité, notamment via un droit de veto sur des points sensibles comme le format des compétitions ou le système de montées-descentes.
Un pouvoir entre les mains des clubs, mais sous surveillance
Dans ce nouveau dispositif, chaque club professionnel disposerait d’une voix au sein d’un conseil d’administration chargé de nommer, mais aussi de révoquer à tout moment, les dirigeants de la structure. Fini les présidences figées : la flexibilité et la réactivité seraient les maîtres-mots. Un modèle qui, en creux, scelle le départ annoncé de Vincent Labrune, président actuel de la LFP, qui n’a jamais caché sa lassitude face aux tensions internes.
Parallèlement à ce changement de gouvernance, Philippe Diallo promet des mesures fortes pour encadrer l’économie du football hexagonal. Il évoque un plafonnement de la masse salariale, une limitation des effectifs professionnels, mais aussi une meilleure répartition des droits TV. L’objectif ? Permettre un retour progressif à l’équilibre financier, alors que plusieurs clubs peinent à sortir la tête de l’eau.
Un projet suspendu à une réforme législative
Mais la mise en œuvre de cette révolution structurelle ne se fera pas sans l’aval du législateur. Un changement de loi est indispensable pour permettre ce transfert de compétences. Une proposition portée par les sénateurs Laurent Lafon et Michel Savin sera examinée au Sénat le 10 juin, avec une possible adoption par l’Assemblée nationale à l’automne. Si tout va dans ce sens, les premières applications pourraient voir le jour dès la saison 2026-2027.
En somme, le football français est à l’aube d’un tournant majeur. Philippe Diallo pourrait bien marquer l’histoire en instaurant une gouvernance inédite dans l’Hexagone, au risque de froisser les traditions… et de redistribuer durablement les cartes du pouvoir.