Le Real Madrid s’incline face à Arsenal en quart de finale retour. Analyse d’un revers tactique et symbolique qui marque la fin d’une époque.
Le mythe s’effrite : une élimination sans éclat pour le Real Madrid
Le Real Madrid, si souvent maître des retournements de situation légendaires au Bernabeu, a cette fois vu son histoire s’étioler sous les coups de boutoir d’un Arsenal discipliné et audacieux. Défaits 2-1 à domicile, les Merengues quittent la Ligue des champions au stade des quarts, sans le panache qui les caractérisait autrefois.
L’espoir d’une énième « remontada » européenne s’est rapidement évaporé. Les Gunners ont muselé les velléités madrilènes avec une rigueur tactique remarquable, laissant entrevoir les limites d’un Real Madrid en pleine transition.
Une stratégie déconcertante et un jeu stérile
C’est peut-être le plus inquiétant dans cette élimination : le plan de jeu adopté par Carlo Ancelotti s’est révélé peu inspiré, presque anachronique. Bombardements de centres inefficaces, manque de profondeur dans les couloirs, et surtout, absence d’un véritable numéro 9 pour concrétiser les phases offensives.
L’absence d’un avant-centre de métier – comme Joselu la saison passée – a laissé les Madrilènes orphelins dans la surface. Kylian Mbappé, bien contenu par l’imposant William Saliba, n’a jamais pu exprimer son explosivité dans une défense aussi bien organisée.
Mbappé, Kroos, Modric : un changement d’ère en marche
L’arrivée tant attendue de Mbappé, censée symboliser un nouveau cycle, n’a pas suffi à combler les brèches laissées par le départ de Joselu ou la fin de carrière de Toni Kroos. Luka Modric, réduit à un rôle secondaire, n’a pu inverser la tendance face à l’intensité anglaise.
Ce Real, orphelin de ses anciens équilibres, donne l’image d’un géant en reconstruction. Le collectif peine à trouver ses repères, et les individualités peinent à se hisser à la hauteur des exigences de l’Europe.
Arsenal : entre maturité tactique et réalisme glacial
Face à eux, Arsenal a démontré une froide lucidité. Les hommes de Mikel Arteta ont livré une prestation cohérente, rythmée par un pressing haut, une circulation rapide du ballon et une verticalité constante. William Saliba et Declan Rice ont rayonné, neutralisant tour à tour les offensives madrilènes avec une sérénité impressionnante.
Ce succès des Gunners ne doit rien au hasard : il est le fruit d’un projet clair, d’un collectif soudé et d’un coach qui a su faire mûrir son équipe autour d’un ADN offensif et structuré.
Une élimination lourde de conséquences
Cette sortie prématurée en Ligue des champions pourrait bien avoir des répercussions durables. Sur le plan sportif, elle éloigne certains joueurs du Ballon d’Or 2025, notamment Mbappé, dont l’influence dans cette double confrontation aura été limitée. Sur le plan institutionnel, elle impose au Real Madrid une remise en question profonde, tant en matière de recrutement que de gestion tactique.
La magie européenne du Real semble s’être éteinte, au moins temporairement. Et cette défaite face à Arsenal, loin d’être un simple accident, pourrait bien marquer le début d’un nouveau chapitre pour la Casa Blanca.